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Le Palais de la Mort de Charlotte et Emily BRONTE

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le palais de la mort charlotte emily bronte

Le Palais de la Mort
de Charlotte et Emily BRONTE
Hermann Littérature,
2014, p. 88

Première Publication : 1842

Pour l’acheter : Le Palais de la Mort

 

 

La famille Brontë est une famille littéraire anglaise du XIXe siècle, dont la notoriété, qui s’étend à tous ses membres, est essentiellement due à la fratrie formée par trois sœurs, poétesses et romancières, Charlotte (née le 21 avril 1816), Emily (née le 30 juillet 1818) et Anne (née le 17 janvier 1820). Elles publient des poèmes, puis des romans, d’abord sous des pseudonymes masculins. Leurs romans attirent immédiatement l’attention, pas toujours bienveillante, pour leur originalité et la passion qu’ils manifestent. Seul Jane Eyre, de Charlotte, connaît aussitôt le succès. Mais Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent) d’Emily, Agnes Grey puis The Tenant of Wildfell Hall (La Locataire de Wildfell Hall) d’Anne sont admis plus tard parmi les grandes œuvres de la littérature.

Wikipédia

♣ ♣ ♣

Charlotte et Emily Brontë sont bien connues pour être les auteurs de Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent. Mais on ignore trop souvent que ces deux sœurs, qui comptent parmi les romancières britanniques les plus emblématiques, écrivirent également en français. En 1842, elles passèrent six mois à Bruxelles dans un pensionnat de jeunes filles pour y étudier la langue française, et Charlotte y retourna seule l’année suivante. Les textes qu’elles soumettaient alors à leur professeur, Constantin Héger, ne ressemblent guère à des devoirs d’écolières. Les deux sœurs étaient déjà des femmes de vingt-six et vingt-quatre ans, qui s’étaient formées à la littérature depuis leur plus tendre enfance par la rédaction de poèmes, de nouvelles et de pièces littéraires. Ecrire en français avec style et élégance constituait pour elles un défi, et le niveau de langue dont elles témoignèrent attestent que la langue de Molière leur fut un moyen d’expression véritable leur permettant d’aborder de nouveaux sujets.
Ce livre rassemble une sélection de textes littéraires qu’elles composèrent durant leurs séjours bruxellois. Certains révèlent la rivalité des deux sœurs, qui, confrontées aux mêmes consignes, y répondaient chacune avec une surprenante singularité. D’autres témoignent du dialogue passionné que Charlotte noua avec son maître, un homme déjà marié qui eut une grande influence sur toutes les productions postérieures de la romancière.

Livre reçu grâce à la dernière opération Masse Critique de Babelio, je l’avais choisi pour découvrir autre chose des célèbres sœurs Brontë. Comme beaucoup, je pense, j’ai lu Jane Eyre (de Charlotte l’aînée) et Les Hauts de Hurlevent (d’Emily la taciturne) et comme beaucoup, j’ai adoré. Surtout Jane Eyre d’ailleurs. Le côté un peu trop torturé d’Hurlevent a parfois eu raison de mon engouement (même si l’amour passionnel, tout ça, c’est quand même top… surtout quand il est décrit par une auteure du XIXe siècle, et qui plus est, une femme qui est restée cloîtrée la plus grande partie de sa courte vie !).
Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais mais recevoir un court livre de moins de 90 pages m’a surprise. Y découvrir une dizaine de minuscules textes encore plus. Alors, je suis contente d’avoir eu l’occasion de mettre mon nez dans les œuvres de jeunesse des deux sœurs mais ne retiendrai pas grand-chose de celles-ci. Je pense que pour vraiment apprécier ce recueil, il faut soit être un fan absolu de la famille Brontë, soit faire des recherches précises sur la littérature anglaise. En tant que lectrice « lambda » plus habituée à lire pour le fond et moins pour la forme, je suis un peu restée sur ma faim.

illustration emily charlotte bronteJe reconnais en revanche bien volontiers que Charlotte et Emily (de presque trois ans sa cadette) possédaient un talent particulier pour l’écriture. Anglaises de naissance, elles ont rédigé tous ces textes en français, lors d’un séjour à Bruxelles. Et dans un français soutenu, cela va de soi. Je suis assez admirative de ces femmes des siècles passés (notamment le XIXe) qui maîtrisaient tant de domaines et en particulier les langues étrangères ! Rédiger dans sa langue natale est déjà un exercice difficile mais dans une langue qui n’est pas la nôtre… waouh ! Devant cela, je ne peux que m’incliner. A noter que globalement, j’ai préféré le style d’Emily, plus mature (alors qu’elle était plus jeune que Charlotte), plus passionné, plus libéré. Les écrits de Charlotte m’ont semblé beaucoup plus scolaires, peut-être trop cadrés.
Dans les deux cas, même si je souligne la beauté de la forme, le fond m’a un peu laissée de marbre. En une ou deux pages, difficile de développer un sujet et donc difficile de s’y attacher. Ce sont vraiment des exercices de style, point (ou peu) d’intrigues auxquelles se raccrocher en tant que lecteur « novice ». Seule la toute dernière nouvelle – Athènes sauvée par la Poésie – signée par Charlotte et s’étendant sur une bonne dizaine de pages, permet une légère immersion dans le texte.
Mythologie grecque, guerres et règnes divers, figures de la littérature, on sent que les jeunes femmes maîtrisaient de nombreux sujets, sujets qu’elles reprennent plus ou moins en détails lors des exercices proposés par Constantin Héger, leur professeur.

Plus que les textes en eux-mêmes, c’est le contexte d’écriture qui m’a plu et que je retiendrai ici. Charlotte et Emily s’étaient en effet installées dans une pension belge pour apprendre et maîtriser le français à la perfection (afin de l’enseigner à leur tour). Si la plus jeune a bien vite ressenti le mal du pays et a profité de la première occasion pour retrouver son foyer, l’aînée s’est prise d’admiration pour son professeur, marié et heureux père d’une famille nombreuse. De cet amour platonique sont nées les plus belles intentions littéraires de Charlotte et ont inspiré ses romans (notamment Le Professeur, qu’il faut que je lise !).

Je trouve les vies de ces auteures (et des autres, de la même époque ou les ayant précédées) absolument passionnantes et assez éclairantes sur leurs œuvres. Découvrir des textes rédigés pendant des événements marquants d’une biographie n’est donc pas dénué d’intérêt… mais pour le coup, je trouve que Le Palais de la Mort est un recueil qu’on ne peut vraiment apprécier qu’en se penchant assidûment sur son aspect purement littéraire et à moins d’être un spécialiste de la littérature anglaise du XIXe siècle, ce n’est pas donné à tout le monde ! Pour les chercheurs ou les fans, en priorité, donc !

Merci à Babelio et aux éditions Hermann pour cette découverte !

challenge XIXe


Classé dans:Angleterre / Irlande, ♣ Sur les étagères..., ¤ Avant 1960


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